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Grand Frère ou Grande Sœur aujourd'hui, ami pour la vie!

Éric Thériault et son Petit Frère Samuel.
Éric Thériault et son Petit Frère Samuel.
Photo : Michel Caron

30 avril 2009

Christine Beaulne-Rousseau

Les Grands frères et Grandes Sœurs de l'Estrie fêteront l'an prochain leur 30anniversaire. Trente ans de partage, de relations fraternelles, de souvenirs et de pur bonheur. L'organisme a pour mission de jumeler un enfant à un adulte pouvant lui fournir les valeurs morales et personnelles répondant à ses besoins. Il lance un appel particulier à la communauté universitaire pour trouver des bénévoles.

«L'organisme recherche en fait des candidats sérieux et capables de s'investir pleinement dans une relation individuelle avec un enfant en besoin», explique Ève-Marie Bouchard, intervenante qui poursuit des études de 2e cycle à la Faculté d'éducation. «Beaucoup d'enfants ont un réseau familial et social pauvre, plusieurs adultes entrent dans leur vie et en ressortent souvent rapidement.»

L'organisme a d'ailleurs noté que le principal motif des petits frères pour demander un jumelage est le besoin d'une figure masculine. Les Grands Frères et Grandes Sœurs de l'Estrie recherchent constamment des bénévoles prêts à offrir du temps à un enfant et croient fortement que les étudiants de l'Université seraient des modèles positifs pour des jeunes qui, parfois, n'ont pas la chance d'en avoir dans leur entourage.

Engagement sérieux

Visant d'abord et avant tout à ce que l'enfant passe du temps de qualité avec son Grand Frère ou sa Grande Sœur et qu'il trouve réponse à un besoin d'attention et de valorisation, le programme de jumelage nécessite une rencontre obligatoire de 3 à 4 heures par semaine et demande une implication minimale d'un an de la part des Grands.

«Les effets d'une fin de jumelage abrupte et non prévue après quelques mois de jumelage peuvent causer, chez certains enfants, plus de tort que de bien», soutient Ève-Marie Bouchard. Ensemble, le Grand et le Petit décident de leurs activités, qu'ils choisissent selon leurs intérêts.

«Beaucoup de plaisir ensemble»

Une ancienne étudiante en psychoéducation de l'Université, Cindy Cavanagh, un étudiant en droit, Éric Thériault, et le directeur du Département de physique de l'UdeS, Denis Morris, participent d'ailleurs au programme de jumelage de l'organisme, qui a frôlé la fermeture il y a un an et demi, faute de financement adéquat.

Le goût de l'implication les a tous les trois frappés à un moment ou à un autre : «Que la relation qui se crée avec le Petit Frère en soit une qui pourrait durer pour toute la vie me captivait beaucoup», raconte Éric Thériault. À 27 ans, il a décidé qu'il était temps de donner au suivant.

Pour sa part, Cindy Cavanagh cherchait à s'impliquer depuis longtemps : «Je voulais faire une forme de bénévolat à long terme qui impliquait du un à un.» Les Grands Frères et Grandes Sœurs était alors l'organisme qu'il lui fallait contacter.

Pour Denis Morris, c'est le désir d'établir des relations humaines signifiantes avec un jeune qui l'a poussé à s'inscrire pour un jumelage. «La cause des jeunes m'importait plus que tout, et j'avais l'impression que c'est au niveau de la qualité de l'encadrement à offrir aux jeunes que mon implication sociale aurait le plus d'impact.»

Les trois bénévoles décrivent leur expérience comme indescriptible. Leur rencontre hebdomadaire leur apporte toujours une grande satisfaction. Denis Morris, pour sa part, est très fier d'être un Grand Frère : «J'en tire surtout une grande fierté à agir comme modèle dans sa vie, à constater qu'il écoute mes conseils et qu'il lui arrive même de me citer en exemple.» Parce que le jumelage est établi à la base avec un système de «pairage», qui engendre donc une relation fondée sur une personnalité et des intérêts communs, l'enfant et l'adulte se sentent en parfaite harmonie.

Pour Cindy Cavanagh, l'expérience de Grande Sœur lui apporte beaucoup sur le plan humain : «Je crois que cela me donne l'occasion de garder une énergie différente ou un cœur d'enfant. Nous sommes très différentes : elle, hyperactive, et moi, très calme. Nous nous complétons bien.»

Bien qu'il n'ait pas la prétention de changer la vie de son Petit Frère Samuel, Éric Thériault affirme que celui-ci semble apprécier leur relation. «Ce que je vois, c'est un Petit Frère très enjoué chaque fois que je vais le chercher, et toujours un peu triste que la rencontre ne dure que quatre heures», raconte-t-il. Il se souvient d'ailleurs du moment où il a réalisé pour la première fois qu'il était «à la bonne place» : «Lors de ma première rencontre avec Sam, sa petite sœur était présente et elle a demandé à sa mère si elle pouvait venir jouer avec nous. Du même coup, Sam l'a regardé et lui a dit : «Non! C'est mon Grand Frère à moi.»

Les Grands Frères et Grandes Sœurs de l'Estrie sont toujours à la quête de bénévoles prêts à offrir du temps à un enfant, et plusieurs critères sont recherchés chez le futur intervenant. La stabilité de la situation du candidat est primordiale en raison de l'important besoin, pour l'enfant, de vivre un lien solide et fiable.

L'organisme recherche aussi des candidats ayant d'excellentes valeurs personnelles et morales ainsi qu'une motivation et un désir d'engagement sérieux. Les autres critères d'acceptation et tout autre renseignement au sujet de l'organisme ou d'une demande de jumelage sont disponibles sur le site Internet des Grands Frères et Grandes Sœurs de l'Estrie.